Lettre ouverte au Président de la République

Publié le par Max-Henri Boulois

Monsieur le Président et cher Nicolas,

Par respect pour nos petits gars tombés dans le périlleux exercice de leur devoir et par solidarité avec les familles, j’ai évité de me ruer dans la brèche empruntée par tous les démagogues en campagne et je me suis gardé de claironner un tentant « Je vous l’avais bien dit » et pourtant…

Combien de morts en terre étrangère, combien de bombes ruineuses dans le désert Libyen, combien d’échecs à la candidature aux J.O. faudra-t-il pour que  l’on tienne compte des analyses développées dans mon « Le bal des cocus » ?

Dix ans de guerre impossible au pays des Talibans, alors que l’histoire témoigne qu’aucune armée étrangère, même aussi exemplaire que la nôtre, ne peut vaincre des insurgés et des kamikazes qui évoluent dans leur contexte, noyés dans la foule de leurs congénères.

Mais puisqu’on y est jusqu’au cou autant assumer. Notre présence en Afghanistan, décidée en 2011 par Lionel Jospin et Jacques Chirac était justifiée et paradoxalement, elle l’est encore plus aujourd’hui car dès que nous aurons levé le camp les Talibans et autres chefs de guerre vont procéder à l’épuration et ce n’est pas le pauvre Karzaï et ses forces faméliques qui les contiendront. Cocus les pauvres afghans qui ont cru en nous et mal informés ceux qui affirment que la mission est terminée victorieusement. De grâce, évitons de provoquer les terroristes en claironnant la fin d’Al-Qaïda avec la mort rocambolesque de Ben Laden, nous payons dans le sang leurs démentis.

A fanfaron Khadhafi,  fanfaron et demi Alain Jupé qui annonçait il y a quatre mois que la fin de l’autocrate était une question d’heures. Il a pourtant reçu mon livre avec décodage pour les nuls sur la Libye tribale et les rivalités ancestrales entre la Cyrénaïque et la Tripolitaine et une pressante mise en garde : surtout ne mettons pas les pieds dans ce merdier, pardon, je voulais dire dans ces sables mouvants mais voilà, qui suis-je par rapport au nouveau patron de la diplomatie française, l’agité Bernard-Henri Levy ?

La classe politique dans son ensemble a approuvé l’intervention et elle vient de le confirmer à l’Assemblée Nationale (482 voix contre 27 le 12 07 2011, un score voisin de celui qui donnait les pleins pouvoirs à Pétain), et l’on s’étonne qu’avec en prime les secrets d’alcôve, le citoyen ne croit plus aux politiques. Marre d’être cocus !

Enfin, pourquoi mes amis Guy Drut et Jean-Claude Killy qui connaissent encore mieux que moi le cénacle olympique nous laissent embarquer dans des candidatures suicides ?  Des désastres que j’annonce depuis 1980, c’est peut-être pour cela que Chirac m’appelle l’oracle. Mais je ne vais pas ici vous raconter tout le livre. Pour en savoir plus, Monsieur le Président, réclamez-le à votre secrétariat et parcourez-le comme par le passé vous avez lu mon « Tous pourris…tous dopés… »

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mon profond respect.
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